L’Honorable prend avec beaucoup de pincette l’idée de la conférence générale anglophone émise par le Cardinal Tumi.
Le Député John Simon Ongola s’exprime dans les colonnes du 31 juillet 2018 du quotidien Le Jour. Il parle de la conférence générale anglophone. Sans passer par quatre chemins, l’Honorable émet beaucoup de réserves sur la sincérité des propositions de sortie de la crise anglophone formulées par le Cardinal Christian Tumi.
«Cette initiative de la Conférence générale est posée sur la table dans un contexte de violence, de meurtres, d’assassinats qui ont atteint un point inacceptable. Cette initiative est également faite dans le contexte de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. C’est une initiative de l’archevêque émérite de Douala, Cardinal Christian Tumi, mais également du Docteur Simon Munzu. Si les objectifs déclarés de cette conférence sont louables et souhaités de tous les camerounais, la manœuvre politique et l’agenda caché qui en découlent sont cousus d’un fil rouge. Les conditions de participation à cette conférence donnent la part belle aux ressortissants du Nord-Ouest ultra majoritaires dans le Sud-Ouest. Le résultat certain de cette assise est que les décisions et les résolutions qui pourraient être votées se feront au détriment du Sud-Ouest. La question que nous sommes emmenés à nous poser est de savoir si l’archevêque émérite de Douala Christian Cardinal Tumi et Simon Munzu sont à la manœuvre pour prendre politiquement en otage les frères du Sud-Ouest alors même que les populations sont déjà prises en otage par des terroristes», déclare l’Honorable.
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A la question de savoir si le refus de cette conférence générale anglophone par l’Etat ne démontrerait pas que celui-ci n’est pas du tout disposé au dialogue, le Député du parti au pouvoir fait remarquer qu’il y a des équivoques à lever. «Le discours sur le dialogue que prône le Chef de l’Etat, que nous prônons aussi nous-même et que la plupart des camerounais prônent n’a rien à voir avec ce que le Cardinal Tumi et ses amis viennent de mettre sur la table. Nous sommes à la veille des élections présidentielles dans une Région où les conditions sécuritaires restent aléatoires. Je crois que nous ne parlons pas assez de l’autre frange anglophone modérée, on a l’impression qu’il n’y a que des anglophones radicaux. Nous avons toute une partie de la population dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest qui est majoritairement contre la scission, qui veut des réformes mais pas celles-là. Je pense que tout ceci n’est sain. Je pense que nous devons laisser les choses se faire en leur temps, nous devons consulter les populations du Sud-Ouest, voir si elles sont d’accord pour que cette réunion se déroule», ajoute-t-il.